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Et si vous testiez la méthode Marie Kondo au travail ? Découvrez mon expérience personnelle

Quelques mois après le début de la pandémie, j’ai commencé à m’intéresser à la méthode KonMari.

J’ai d’abord testé cette méthode pour tromper l’ennui, mais j’admets avoir été surprise de la rapidité avec laquelle j’ai adhéré aux idées de Marie Kondo. Peut-être était-ce dû à la routine induite par le confinement et le télétravail, mais j’ai immédiatement commencé à suivre à la lettre les règles dictées pour organiser mon espace. Après un temps excessif passé en intérieur, ce processus a fait régner chez moi une paix et une joie salvatrices.

Malheureusement, cette paix sur le plan personnel était loin de s’appliquer à mon quotidien professionnel. Les mois passant et s’éternisant, la situation a empiré. Je travaillais de plus en plus tard le soir, conscient que mon travail d’ingénieure logiciel empiétait sur ma vie privée.

Pour information, je ne suis ni une consultante officielle ni une spécialiste chevronnée de la méthode Marie Kondo. Par ailleurs, cette publication n’est d’aucune manière sponsorisée par Marie Kondo. J’ai simplement trouvé sa méthode suffisamment utile sur le plan professionnel pour en parler ici. Lorsque j’ai réalisé que je pouvais appliquer ses techniques de rangement et de désencombrement à mes processus de réflexion professionnels, mon niveau de satisfaction au travail et la qualité de mon code ont augmenté.


En 2015, Marie Kondo s’est invitée dans de nombreux foyers avec la publication de La magie du rangement. Reprenant les principes de la méthode KonMari, le livre a remporté un succès immédiat dans de nombreux pays ; le magazine américain The New Yorker qualifie même son entreprise d’empire du désencombrement. En France, son best-seller a été vendu à plus de deux millions d’exemplaires. Marie Kondo a même joué dans deux émissions de télé-réalité Netflix conçues à partir de ses idées.

Basée sur six principes, la méthode KonMari a pour objectif d’aider ses adeptes à ne garder que les objets qui leur procurent de la joie plutôt que de procéder par élimination pour faire le tri. Selon Marie Kondo, cette stratégie permet d’être entouré par les objets que nous aimons. L’idée n’est pas de jeter quelque chose parce que vous le détestez, mais plutôt de remercier cet objet pour le bonheur qu’il vous a autrefois procuré, et d’accepter de vous en défaire.

Bien qu’initialement conçus pour être appliqués à la maison, ces principes sont étonnamment efficaces au travail… Et pas seulement pour désencombrer votre bureau ! Ils s’avèrent très utiles pour optimiser au quotidien la gestion de vos tâches et projets professionnels.

Au travail, les individus sont plus heureux lorsqu’ils se consacrent aux tâches qualifiées pour lesquelles ils ont été embauchés : c’est pour eux une source d’énergie et de satisfaction. Pourtant, ils perdent 58 % de leur temps à travailler sur des tâches d’organisation, comme l’indique l’Anatomie du travail (version 2022), une étude menée auprès de 10 000 travailleurs de la connaissance du monde entier.

Souvent, les notifications incessantes, les réunions superflues qui auraient pu être remplacées par un simple e-mail, ainsi que le manque de coordination entre les équipes réduisent à néant les chances d’être satisfait au travail.


J’ai alors analysé mon travail sous l’angle de la méthode KonMari, et j’ai réalisé trois choses :

  1. Travailler tard le soir ne m’aidait pas à atteindre mes objectifs professionnels.
  2. Travailler tard ne me procurait évidemment aucune joie.
  3. L’avancement professionnel ne devrait jamais s’opposer au plaisir d’exercer son métier.

Depuis six mois, je suis donc les principes KonMari au travail. Chacun d’entre eux s’applique tout à fait à l’encombrement cognitif inhérent à mes journées de travail. L’adoption des principes dictés par Marie Kondo m’a aidée à réduire les tâches d’organisation et à être plus productive dans les domaines qui m’enthousiasment, sans pour autant faire une croix sur mon bien-être personnel.

Pour appliquer les méthodes de Marie Kondo au travail, suivez les conseils ci-dessous :

Principes 1 et 2 : « visualisez votre idéal de vie » et « triez les objets par catégorie »

L’objectif de ces deux principes est d’affirmer votre intention et votre objectif. Au travail, j’ai combiné ces deux concepts en un précepte : définir des objectifs me permettant d’accorder autant d’attention que possible à mes intentions.

Pour définir des objectifs, imaginez à quoi ressemblerait votre journée de travail parfaite :

  • Combien de temps aimeriez-vous consacrer à l’animation de sessions de collaboration ? 
  • De combien de temps aimeriez-vous disposer pour vous consacrer seul aux projets qui exigent une forte concentration ?
  • Lors d’une discussion, préférez-vous répondre aux questions ou consigner les échanges ?

En me posant ces questions, j’ai pu définir des objectifs en accord avec mes attentes. La définition d’objectifs facilite la hiérarchisation des priorités et permet d’éviter les ambitions du type « résolution du Nouvel An », qui se soldent bien souvent (et assez rapidement) par un échec. 

Avant de vous fixer des objectifs, réfléchissez à vos niveaux de capacité et d’énergie : quelle quantité de travail pensez-vous pouvoir abattre ? Votre réponse doit être réaliste.

Tout un éventail d’objectifs professionnels s’offre à vous : « perfectionner mes compétences », « parvenir à un meilleur équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle », etc. Pour ce dernier objectif, vous pourriez par exemple vous baser sur l’indicateur « ce mois-ci, quitter le bureau à 17 h 30 au plus tard 75 % du temps ». 

Principe 3 : identifiez les missions qui vous apportent satisfaction

Dressez la liste de toutes vos obligations et analysez-les une par une. Ici, une mission peut aussi bien être un entretien individuel que votre rôle même au sein de l’équipe. En analysant chaque mission une par une, vous pourrez déterminer si elles vous procurent ou non l’« étincelle de joie » dont parle Marie Kondo, et identifier pourquoi. Vous avez l’impression que vos responsabilités ne vous suffisent plus ? Vous vous sentez piégé et vous vous réfugiez dans la procrastination ?

Lorsque vous sentez que votre mission ne répond plus à vos besoins, envisagez de vous en décharger ou de la déléguer. Le délaissement d’un domaine de responsabilité ne doit pas être vu comme un abandon. Au contraire, vous offrez à une autre personne l’occasion de faire évoluer sa carrière ou de monter en compétences.

Principe 4 : «  rangez par catégorie, pas par lieu » 

Ce quatrième principe invite les adeptes de la méthode Kondo à prendre du recul et à analyser la situation dans son ensemble.

Où passez-vous la majeure partie de votre temps ? Où aimeriez-vous passer plus de temps ?

Identifiez les tâches les plus importantes pour vous et pour l’entreprise, et faites une croix sur le reste. En cas de tâches répétitives, pouvez-vous en automatiser certaines ? Avez-vous la possibilité de simplifier les processus ?

Principe 5 : « Suivez le bon ordre » 

Pour respecter ce principe, organisez votre journée en fonction de votre niveau d’énergie.

Contrairement aux machines, nous autres êtres humains ne pouvons pas fonctionner à 100 % du matin au soir. Notre niveau d’énergie évolue au fil de la journée en fonction de notre rythme circadien.

Prenez conscience de la variation de votre énergie pour vous consacrer aux tâches les plus complexes ou créatives lorsque vous êtes le plus en forme et accomplir des tâches plus basiques (répondre aux e-mails, par exemple) lorsque la fatigue commence à se faire sentir. 

Pour segmenter ainsi votre journée de travail, prévoyez des blocs de temps de concentration dédiés à un travail intensif dans votre calendrier et utilisez le mode « Ne pas déranger » pendant ces périodes.  

Principe 6 : demandez-vous si vos tâches vous procurent de la joie  

Pour moi, ce principe est en lien direct avec le travail. Avant d’accepter de nouvelles missions, demandez-vous si elles vous procurent de la joie.

Il n’est pas toujours évident de faire la différence entre les responsabilités que vous souhaitez assumer et celles qui ne vous conviennent pas (même si elles vous semblent intéressantes). Certains outils peuvent vous aider à ce sujet, comme le concept du « Whole body yes ».

La méthode du « Whole body yes » consiste à écouter la réaction de votre corps et de votre esprit lorsque vous devez prendre une décision. Comment vous sentez-vous ? Nerveux ? Effrayé ? Ennuyé ? Motivé ? Cette écoute fait partie intégrante du principe de décision basé sur la joie. Prêtez attention à ces sensations, elles sont là pour vous aider à décider si vous devriez prendre en charge ou non cette nouvelle tâche.

Avant de suivre ces conseils, tenez bien compte de mon avertissement : ne tombez pas dans le piège de la productivité toxique. Ce rythme de travail n’est pas pérenne et vous mènera inévitablement au burnout.

J’ai réalisé que l’optimisation de mes horaires de travail et la pratique d’autres activités pendant mon temps libre me procuraient de la joie dans tous les aspects de ma vie, que je sois au travail ou non.


Nasheya Rahman est ingénieure logiciel pour Asana.

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